lundi 14 avril 2008

Bangalore

Innovation ce week-end, puisque pour la première fois du séjour nous sortons de l'état du Tamil Nadu. Nous visons la ville de Bangalore, à peu de choses près aussi grande que Chennai. Le meilleur moyen d'y aller est de prendre un train «superfast» (370 kilomètres en 7 heures, jugez du peu). Le temps de réserver suffit à Hubert pour se faire dépasser à deux reprises dans la file d'attente, et à moi pour me faire alpaguer par un Indien au sang chaud parce que j'ai le malheur de tendre de l'argent à Hubert d'en-dehors de la queue. Nous attendons dans l'immense gare de Chennai le départ du train, assis à même le sol comme les milliers de voyageurs en transit.

Le trajet nous emmène aux confins du Tamil Nadu, de l'Andhra Pradesh et du Karnataka, où est notre destination. Le paysage est montueux, parsemé de grands blocs de granit lissés par les âges. Quand nous arrivons à Bangalore, c'est le choc : devant la gare s'étend sur plusieurs centaines de mètres de largeur une gigantesque gare routière, traversée par un pont démesuré. Nous promenant nous découvrons au hasard d'une ruelle un petit hôtel d'allure extérieure miséreuse mais qui s'avère très bien tenu et très propre. Nous y logeons pour presque rien dans une chambre sur les toits plus exiguë que nous n'avions osé l'imaginer.

Bangalore est beaucoup plus laxiste que les états du Sud en matière d'alcool, et ici les bars pullulent. Dans des ambiances qui rappellent à notre souvenir certain sous-sol de l'école, nous découvrons de nouvelles bières indiennes, plus mauvaises encore que la Kingfisher que déjà nous ne supportons plus.

Samedi notre promenade nous emmène au grand marché de la ville, où s'échangent nourriture, fleurs et... pièces pour machines-outils. Des hordes de gamins rieurs y courent en tous sens, surveillés du coin de l'œil par leurs parents occupés à acheter, vendre, troquer diverses denrées, dans une odeur parfois difficilement supportable de végétaux en décomposition.

Plus tard, nous nous promenons longuement dans un parc que borde un lac. Des singes y ont élu domicile ; il est fascinant de les voir courir, se battre, chiper les briques de jus de fruit pour s'y abreuver. Une mère placide se promène à quatre pattes, son petit encore glabre et aveugle, tout rose, accroché sous son ventre. Un groupe de singes turbulents fait fuir un couple d'amoureux enlacés sur un banc, puis l'un d'eux boit avec quelque difficulté à la bouteille d'eau qu'ils ont abandonnée dans leur retraite.

Nous nous faisons mener pour le soir dans un quartier très branché, qui a un petit air de Japon. S'y trouve le seul McDonald's que nous ayons vu pour le moment dans ce pays. Comme apeurées par cette présence ennemie où cependant la seule viande vendue est du poulet, les vaches semblent avoir fui les parages. On trouve de nombreux bars à thème et autres centres commerciaux façonnés sur le modèle de leurs analogues américains ou japonais.

Dimanche le retour est long, très long. Nous attendons plus de quatre heures à la gare, puis ne trouvons de place assise dans le train. C'est donc debout que nous passons les deux premières heures du trajet, sans cesse bousculés par les vendeurs ambulants (le service avant tout). Enfin nous réussissons à obtenir des places assises, ce qui n'arrange rien à la chaleur ni à la constante pression de la foule qui tente tout pour un coin de banquette.

PS : Je voulais mettre toutes mes jolies photos en ligne, mais bien sûr le serveur DNS de la guest house a décidé de craquer. Ce matin il n'était toujours pas réparé...

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