mercredi 23 avril 2008

Samedi

Dans l'immense baie qui a donné son nom à la ville une île porte le doux nom d'Elephanta. Elle le tient d'une grande statue de... devinez quel animal qui y accueillit les premiers portugais qui vinrent tremper le bout de leur quille dans les parages. C'est le but de notre excursion du jour.

Nous embarquons dans un bateau amarré le long d'un autre esquif, dont nous devons donc fatalement traverser le pont. Le trajet vers l'île demandera une heure, dont un bon quart d'heure pour sortir de la cohue des barques à touristes qui envahissent le mouillage. La vue que nous avons du bateau est saisissante : des dizaines d'immenses porte-containers, pétroliers et autres cargos croisent entre les plate-formes pétrolières régulièrement espacées jusqu'à un horizon certes bien proche, le chaleur agressive d'un soleil à son zénith faisant sortir des eaux une brume épaisse et moite.

L'île est célèbre pour ses temples excavés dans la roche, et son statut de havre de paix, à en croire un guide touristique français, est bien contestable. Dès l'arrivée, un petit train totalement inutile mène ceux qui le désirent au bout de la jetée. Là, des boutiques de souvenirs contrefaits et statuettes de facture grossière prennent le relais le long d'une route ombragée qui autrefois devait être splendide. Quelques singes chapardeurs rôdent dans les arbres, bien vite repoussés par quelques promeneurs.

Les temples sont creusés dans des rochers monumentaux, et leurs parois ornées de hauts-reliefs auxquels la frénésie destructrice de portugais un peu trop dévôts n'a pas fait perdre leur splendeur. Certaines grottes ont été abandonnées à un stade précoce de leur aménagement, et les scènes mythologiques qui auraient dû y être sculptées n'y apparaissent qu'en ébauche.

Le retour est plus rapide que l'aller, sans doute parce que les bateaux entrants sont prioritaires. Nous attendons la tombée de la nuit dans les couloirs de l'hôtel Taj Mahal, qui ont pour eux d'être climatisés.

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