mardi 1 avril 2008

Madurai

Nous prenons donc le train le vendredi soir, et nous installons le plus confortablement possible sur nos couchettes. Nous prenons d'abord peur en constatant qu'il fait une chaleur infernale dans notre voiture, puis rassérénés par le ronronnement du climatiseur nous attendons fébrilement le départ. Nous ne sommes pas seuls dans le compartiment, puisqu'un Indien au faux air de Joseph Staline en plus bronzé nous rejoint quelques minutes avant le départ.

Les dix heures de trajet s'écoulent tranquillement, et nous dormons étonnamment bien compte tenu des ronflements de Staline et de la crispante coutume que semblent adopter les passagers d'allumer toutes les lumières quand ils vont et viennent -- oui, même celle du compartiment, qui ne devrait pas a priori les concerner.

C'est vers neuf heures du matin que nous arrivons à Madurai, ville construite autour de son temple gigantesque, objet principal de notre visite. Nous n'avons aucune peine à trouver un hôtel, et plus de mal à contrecarrer l'insistance du personnel à nous faire monter de l'eau, de la bière, des cigarettes, ou à faire nettoyer notre linge.

Ils ne sont pas les seuls d'ailleurs à être si pénibles : les conducteurs de rickshaws qui patrouillent autour de la zone du temple, les rabatteurs des magasins de souvenirs «authentiques» ou des tailleurs, les mendiants sollicitent sans cesse le touriste qui, certes, est assez abondant dans les parages.

Pour patienter en attendant l'ouverture du temple, sur le coup des seize heures, nous allons visiter le musée Gandhi, pas très tendre avec l'occupant anglais, ce que nous ne pouvons qu'apprécier. Des hordes d'écoliers en uniforme, piaillants, mouvants, nous entourent, nous encerclent, nous submergent.

Il n'a pour le moment jamais fait aussi chaud que ce jour-là, et quand nous visitons le temple nous souffrons de l'ardeur du soleil : en ce lieu de culte, il faut aller nu-pieds, et les rayons tombant du zénith ont porté à des températures indues la pierre qui pave le sol. J'aimerais avoir un œuf sur moi, histoire de savoir s'il cuit.

Le temple est immense, c'est une véritable ville dans la ville où fleurissent les commerces d'encens, d'idoles, de souvenirs aussi bien entendu. Tous les murs s'ornent de hauts-reliefs représentant les innombrables divinités du panthéon hindou, on voit même à côté d'un bassin orné d'un gigantesque lotus d'or une fresque en cours de réalisation. Dans les parties couvertes, tout un peuple piaillant de chauves-souris niche la tête en bas.

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