mercredi 23 avril 2008

Vendredi

Vendredi nous partons pour Bombay. La ville étant à l'autre bout du pays, nous avons jugé sage de faire une infidélité à la route et au rail pour emprunter la voie des airs, en un avant-goût du long retour au pays. À l'aéroport nous sommes surpris par l'indigence des contrôles de sécurité pour les vols intérieurs, une fois dans l'avion c'est le confort des sièges qui nous étonne. Ce qui d'ailleurs s'explique bien simplement : nous avons été habitués aux bus dont les banquettes en skaï sont taillées au format indien. Ici, quelques contorsions suffisent à étendre ses jambes sous le siège de devant.

De notre position surplombante nous ne pouvons que remarquer l'épaisse brume de pollution qui recouvre la région. La vive bleuité des couches supérieures du ciel n'en est que plus saisissante, une fois notre véhicule sorti de l'âcre et grise mélasse. Le vol nous paraît bien court malgré les quelques ronds dans le ciel que notre avion, en attente d'un créneau pour atterrir sur l'aéroport comble, effectue au-dessus de la mer d'Oman. L'approche finale nous laisse découvrir médusés l'immensité de Bombay, plus grande ville d'Inde, aux quelques beaux quartiers séparés par la grouillante vermine des bidonvilles.

L'aéroport de Bombay, renommée contre tout sens de l'étymologie Mumbai par les mêmes idiots qui ont rebaptisé Madras Chennai, est bien plus clinquant, luxueux et moderne que celui de notre point de départ. En en sortant, nous sommes accueillis par une cohorte de rickshaws, bus et taxis. C'est à l'un de ces derniers que nous demandons de nous conduire au centre-ville, et après d'âpres négociations nous sommes littéralement revendus à un collègue !

Nous ne logerons pas à l'hôtel Taj Mahal, vitrine du luxe en Inde, devant lequel nous nous sommes faits déposer. Non loin, nous trouvons une chambre climatisée, nous y élisons domicile. Le soir, nous essayons un vin indien au nom prétentieux qui s'avère calamiteux.

Aucun commentaire: