jeudi 6 mars 2008

Fatigue et insalubrité

Troisième jour, et toujours du mal à me défaire du décalage horaire... Ce matin, il nous a bien fallu cinq minutes pour nous décider à émerger de l'état semi-comateux qui tient lieu de sommeil sous les tropiques, et aller ouvrir la porte à laquelle tambourinaient des agents d'entretien. Je ne sais toujours pas ce qu'ils nous voulaient.

Les nuits sont chaudes et les moustiques s'insinuent dans la chambre par je ne sais quel interstice, rendant le combat pour se rendormir plus difficile encore quand, plusieurs heures avant l'aube, l'on s'éveille en sueur. Ils viennent sournoisement vous vrombir à l'oreille et vous rappeler qu'ici, mille maladies exotiques vous menacent, et que demain soir il faudra penser à prendre votre cachet de Malarone. D'autant que les proboscis ne m'ont pas épargné, malgré les manches longues, malgré la citronnelle, malgré une vigilance paranoïaque.

Les moustiques ne sont pas les seules bêtes à craindre dans les parages : la nuit, les rues obscures sont le domaine des chiens errants. Ils sont là qui vous regardent, par petits groupes de quatre ou cinq, certains endormis en travers de la route. Gare à vous si, la tête ailleurs, vous les approchez trop ! Ici la rage menace.

Et pour finir sur ces joyeux constats, il me reste à parler de la propreté des rues de Chennai... ou plutôt de leur regrettable état. Des monceaux d'ordures s'accumulent sur les bas-côtés ; le moindre espace libre, le plus petit carré de gazon est recouvert d'emballages usagés, de papiers gras, de déchets de toutes natures. Les habitations de fortune fleurissent un peu en recul ; tout un peuple vit sous la voie ferrée dans des conditions d'hygiène passablement effrayantes ; le quartier est un gigantesque égoût à ciel ouvert. À ceci s'ajoute bien sûr la puanteur, odeur sucrée et capiteuse, écœurante et intrigante à la fois, car s'y mêlent les innombrables parfums de l'Inde, épices, agrumes, et mille autres fragrances que l'on ne saurait isoler du riche édifice qu'elles bâtissent.

3 commentaires:

Unknown a dit…

Beeurk ! C'est pas très réjouissant tout ça... J'espère quand même que vous arriverez à être amis avec les moustiques ! J'espère aussi que tu n'as vu que le côté le pire du pays...
Bon courage !!

François a dit…

Il y a aussi les bons côtés rassure-toi... Mais j'essaie aussi de ne pas faire des posts trop longs.

Eric a dit…

Il n'y a guère que les moustiques pour m'aimer de la sorte...

Et leur baiser sanglant m'empêche de dormir...

Bonne nuit quand même...