dimanche 16 mars 2008

Pondichéry

Une fois installés à l'hôtel, nous décidons d'aller nous promener dans la ville. Premières constatations : l'atmosphère ici est très différente de celle de Chennai, au sens propre comme au figuré. Les rues sont bien moins sales, et il règne ici une ambiance quelque peu déliquescente, une ambiance de ville provinciale déménagée sous les tropiques puis abandonnée. Toutes les rues portent encore leurs noms français, et l'époque coloniale acquiert ici une réalité tangible ; les couleurs de la France ne sont jamais loin, parfois juste un peu délavées ou rongées par des moisissures terriblement vivaces.

Les habitants jouent de ce statut à part et chaque restaurant, ici, se doit d'afficher des plats aux noms français la plupart du temps mal orthographiés. C'est pourtant un atout profitable, car Pondichéry est une destination touristique de quelque envergure, les vendeurs ambulants en attestent qui essaient de nous vendre d'inutiles souvenirs de mauvaise facture.

Un peu incommodés par ces derniers, désireux surtout de découvrir les lieux, nous nous aventurons dans la ville tamoule, un peu plus crasseuse, un peu plus animée aussi. Dans un magasin à l'enseigne un peu rouillée, une dame assez élégante nous accueille ; Hubert repartira avec des vêtements, quant à moi, j'achèterai une statuette de Ganesh.

La propriétaire du magasin est intarissable. De son long discours ressort qu'elle était professeur d'économie à l'université, puis que, poussée par un désir de mettre en pratique sa discipline, elle a créé cette petite mais florissante entreprise. Elle a des contacts un peu partout sur la planète avec le monde de la mode, et se targue de commerce équitable.

Dans la rue, une vieille dame et sa fille, hilares, m'interpellent : on me demande des photos. Je m'exécute et réalise un cliché de la femme avec son bébé, puis plus loin ce sont des gamins qui interrompent leurs jeux pour me réclamer une faveur similaire. Les deux garçons prennent des poses, gâchent un peu la photo. Ils encouragent une petite fille timide à se faire photographier, elle est radieuse.

Nous mangeons le soir dans un bar branché, tenu par une occidentale. Dans cette enclave, l'alcool est en vente libre, mais on ne peut s'affranchir de la sempiternelle Kingfisher, la bière nationale, brassée à Bangalore. Nous nous en contentons.

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