samedi 8 mars 2008

De l'évanescence architectonique de Chennai

Contrairement à ce qu'un message précédent a pu faire croire, la ville de Chennai ne me déplaît pas. Elle est certes sale et la chaleur qui y sévit m'est particulièrement peu agréable, mais je me suis vite pris à trouver à ces rues cagneuses, à la foule grouillante, bruyante, pétaradante d'improbables véhicules qui les sillonne un charme indéniable.

Cependant, les éléments les plus perspicaces de ma cohorte de lecteurs (oui, je suis d'un naturel modeste, je suppose que seule une cohorte me lit) auront remarqué que, malgré mon goût immodéré pour la photographie, je n'ai pas encore offert à leurs rétines un aperçu du spectacle parfois déroutant des rues de Chennai. La raison en est fort simple : aucun des clichés que j'ai pris ne me plaît.

Je pourrais, bien sûr, invoquer de plus ou moins bonne foi quelques faciles excuses : la lumière cruelle et trop brute du soleil de l'Inde, la laideur sans conteste des bâtiments (de nombreux temples disséminés çà et là, et semble-t-il surtout aux endroits les plus improbables faisant exception), le décalage horaire, la nourriture locale, que sais-je encore ...

Mais non, il faut se rendre à l'évidence : si je n'arrive pas à prendre de photographie valable, c'est que je ne comprends pas la ville. Les bâtiments semblent jetés au hasard, ou plutôt conformés par un malin génie qui se plairait à arranger entre eux des angles improbables et des expositions inconfortables, de sorte que mon œil se perde sans espoir dans un tel dédale. Et quand une scène capte mon attention, il faut que je sois assis dans un bus mené par un conducteur fou ou qu'un mouvement de foule engloutisse à jamais le spectacle que je voulais immortaliser sur ma carte mémoire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…
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