mardi 4 mars 2008

Premier jour

Premier jour complet en Inde, premier soleil, premiers contacts avec les autochtones. Le réveil est difficile tant la nuit fut chaude, et le décalage horaire nous engourdit. Las, nous prenons notre courage à deux mains et nos douches respectives, puis nous enhardissons au point d'aller affronter le monde extérieur.

Objectif de cette première sortie en terre inconnue : retirer de l'argent, acheter de l'eau (nous n'osons boire au robinet) et découvrir le voisinage. Le soleil frappe durement, et il faut se méfier de la circulation chaotique des véhicules -- motorisés ou non. Les chiens errants sont trop assommés par la chaleur pour se permettre, justement, le luxe d'errer dans les rues de la ville.

Nous demandons au chaland où se trouve le distributeur automatique le plus proche, et obtenons dans un anglais approximatif des informations vagues mais suffisantes pour se mettre en route. Après avoir manqué plusieurs fois de se faire écraser et demandé des indications plus précises à des passants, nous réussissons à retirer de l'argent et achetons de quoi étancher notre soif.

Nous arrivons juste à temps pour prendre le bus qui nous mène de notre logement au CMI. La route est hallucinante : rickshaws, chars à bœufs et camions se croisent, se dépassent, manquent de s'entrechoquer à chaque instant. La notion de latéralité semble accessoire sur la route, et plus d'une fois nous nous retrouvons complètement à droite pour dépasser un rickshaw qui dépasse un char à bœufs qui lui-même dépasse un camion stationné au mépris du bon sens en travers de la route. Dans le chaos ambiant, quelques vaches regardent paisiblement passer le flot rugissant.

Dès notre arrivée au CMI nous sommes pris en charge et l'on nous accompagne à notre bureau, d'où j'écris ce message au néant intersidéral. Le bâtiment est moderne, assez sobre, sa bibliothèque relativement bien fournie (elle est certes à des lieues de la richesse de celle de Normale Sup', mais l'essentiel est là, et la théorie des nombres paraît y tenir une place privilégiée). Un chercheur vient nous voir, il parle très bien français : normal, il a fait sa thèse à Paris 6. Il nous donne quelques informations sur les cours que nous allons donner, et c'est ainsi que j'apprends que j'aurai le plaisir exquis d'enseigner à un public attentif les fonctions de plusieurs variables.

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